Les créatifs sont-ils intelligents ? 

En préambule du 11eme FIP sur le thème « Créativité, innovation, solution anti-crise », notre premier article a mis en avant la différence et la complémentarité des personnalités créatives et de celles des innovateurs indispensables dans un monde en changement brutal, tel que celui que nous traversons.

Pour le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, « S’il fallait que j’exprime en un mot ce qui rend uniques les individus créatifs, c’est leur complexité. (...) Ils ont en eux-mêmes des extrêmes contradictoires. Au lieu d’être un individu, chacun d’eux est une multitude ».

Cet article vous propose donc une plongée au cœur de ces personnalités créatives et complexes au travers intégrant de multiples facteurs[1] :

• Les facteurs intellectuels (raisonnement et connaissances) : en d’autres termes, les créatifs sont-ils intelligents ?
• Les facteurs conatifs (la personnalité, la motivation, les émotions…) Sommes-nous potentiellement tous créatifs ?
• Les facteurs environnementaux. (Thème que nous aborderons dans l’article suivant : Créativité et styles de personnalité colorés : la recette gagnante)

Les créatifs sont-ils intelligents ?

Pour Sternberg, la créativité n’est pas une caractéristique intrinsèque, mais une manière d’être intelligent qui ne se manifeste pas nécessairement chez tous les sujets de niveau intellectuel élevé. Il distingue ainsi[2] :

• Les hauts potentiels pratiques qui caractérisent des personnes capables de résoudre des problèmes face à des situations pragmatiques de la vie quotidienne.
• Les hauts potentiels analytiques s’avèrent brillants aux tests QI. De par leur mode de pensée analytique et déductive, ils sont capables de résoudre des problèmes complexes, mais souvent de manière peu originale.
• Les hauts potentiels synthétiques s’appuient sur une pensée divergente, originale et intuitive. Ils aiment les situations nouvelles qui les obligent à rechercher des solutions créatives. Ceux-ci n’obtiennent pas nécessairement des résultats élevés aux tests d’intelligence. En effet, leur manière originale d’aborder les problèmes n’est pas souvent la réponse attendue ...

Ainsi la mesure du QI (fruit de la pensée convergente qui s’appuie sur le raisonnement pour trouver une seule bonne réponse…) ne peut être considérée comme un bon indicateur de la créativité, dont les études ont démontré par ailleurs, une faible corrélation entre le QI et la créativité.[3]  Les facteurs cognitifs sont donc une condition nécessaire, mais non suffisante de la créativité. Mais la question se pose :

Sommes-nous tous potentiellement créatifs ?

La créativité fait largement appel à la pensée divergente, pour générer un maximum de réponses possibles à un problème donné mais ce processus n’est pas exclusif : Pour être capable d’inventer des solutions nouvelles face à des situations, il est aussi nécessaire d’analyser, de synthétiser et donc de faire converger des idées… Divergence et convergence, voici donc deux caractéristiques qui parfois, relèvent de traits de personnalités différents.

De longue date, les chercheurs ont tenté de faire la lumière sur ce sujet et d’établir un inventaire des caractéristiques comportementales des créatifs.

En 2003, Lubart a identifié six caractéristiques de la personnalité favorables à la créativité : la persévérance, la tolérance à l’ambiguïté, l’individualisme, la prise de risque, le psychotisme[4] et l’ouverture aux nouvelles expériences.

D’autres recherches ont mis révelé que le trait Ouverture était associé à la créativité (Feist,1998, Bates et Shieles, 2003). Les sujets qui se situent à un score élevé sont curieux, imaginatifs et sensibles à l’esthétique et à leurs propres émotions. La curiosité et la recherche de nouvelles expériences stimuleraient en effet les sujets à explorer leur environnement et à apprendre.

Et vous, sur cette échelle Ouverture / Fermeture, où vous situez-vous ? Vous êtes plutôt fermé ? Rassurez-vous ! La thèse contraire avance aussi qu’une intelligence élevée conduirait l’individu à analyser son environnement et à juger de manière critique les traditions et les croyances. Cette démarche intellectuelle indépendante de la pensée du plus grand nombre, marquerait une originalité de pensée, caractéristique du trait Ouverture… Vous voilà rassuré ?

Todd Lubart vous invite à la pensée créative 

Le moi créatif est plus complexe que le moi non-créatif", a déclaré Scott Barry Kaufman, psychologue de l’Université de New York, expert du sujet. Vous l’aurez compris, il n’existe pas de profil créatif "typique ", mais des caractéristiques que nous pouvons analyser avec la matrice de Jung, et sous un angle coloré : 

Nous vous proposons dans l’article suivant, une navigation agile, équipés de la boussole des couleurs !

FAITES LE TEST La pensée divergente a été évaluée à l’aide de l’épreuve de création graphique de Torrance (1976). Cette épreuve se présente sous la forme d’une feuille A4 sur laquelle sont imprimées six paires de droites parallèles. Avec chaque paire de droites, le sujet doit créer le plus rapidement possible un dessin. Les six productions graphiques sont évaluées en fonction de quatre critères : la fluidité (nombre d’idées différentes), la flexibilité (nombre de catégories des idées générées), l’originalité (fréquence d’apparition d’une idée) et l’élaboration (le degré de détail). Six juges ont évalué les productions sur ces quatre critères.

L’accord inter-juges a été contrôlé à l’aide du coefficient de corrélation intraclasses (Shrout et Fleiss, 1979). Cet accord s’est révélé élevé pour chacun des critères : 0,88 pour la fluidité, 0,80 pour la flexibilité, 0,76 pour l’originalité et 0,89 pour l’élaboration. Ce degré d’accord nous permet de considérer les scores à l’épreuve de création graphique comme des mesures suffisamment fiables pour l’ensemble de nos analyses statistiques.

[1] Selon Sternberg et Lubart, 1999,

[2] Sternberg souligne que les trois formes de haut potentiel qu’il décrit ne sont pas exclusives. Les individus peuvent les posséder toutes les trois à des degrés divers.

[3] Runco et Albert (1985)

[4] Selon Hans Eysenck, le psychotisme correspond à l'un des trois facteurs constitutifs de la personnalité. Les individus ayant des notes élevées en psychotisme sont froids, impersonnels, hostiles, non-émotifs, peu enclins à aider autrui.

Chaque année, depuis plus de 10 ans, le festival de l’innovation pédagogique propose aux consultants, coachs, formateurs, RH et managers, d’innover et d’oxygéner leurs pratiques sur des thèmes sensibles d’actualité. Cet événement est organisé par Brigitte Boussuat, conférencière, auteure du livre « Funny Learning, former avec les neurosciences » ainsi que les consultants experts du réseau à l’affût des signaux faibles qui seront les grandes tendances de demain.

• Objectifs pédagogiques du FIP 2020 : 

  1. Cultiver les conditions qui font émerger les pensées disruptives, comprendre les processus mentaux en jeu.

  2. Maîtriser les outils et techniques de facilitation pour accompagner les équipes à se réinventer et expérimenter 20 nouvelles capsules pédagogiques.

  3. Ajouter à son offre un nouveau module, de nouveaux outils (tests et jeux de cartes) et en faire un facteur de différentiation pour capter de nouveaux clients.

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  8 intervenants qui vous plongeront dans leurs univers : sketch noting, sculpture, écriture collaborative, conférences en mouvement et bien d’autres surprises vous attendent.

  • A la fin de ce festival :

  Vous maîtriserez les fondamentaux et les grands courants de la créativité et de l’innovation
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